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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 09:48

Augustin, l’évêque d’Hippone père de l’Église, est à l’origine de la conception du temps qui domine encore dans notre civilisation postchrétienne. Selon cette conception, passé et futur n’existent pas. Et le présent n’existe qu’en cessant d’exister :

« Comment donc ces deux temps, le passé et le futur sont-ils, puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l’éternité. Donc si le présent, pour être du temps doit rejoindre le passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être » (Les Confessions, Garnier, t. 2, p. 195).

On ne peut reprocher à Augustin de ne pas connaître Albert Einstein, et ses théories de la relativité. Celles-ci nous ont permis de concevoir un espace-temps à quatre dimensions, dont le temps est la quatrième dimension. Selon cette conception, les présents devenus passés dont nous nous sommes éloignés n’ont pas été anéantis, ils ont leur place dans l’espace-temps. Certes, ils n’appartiennent plus à cette fabrique temporelle que constitue notre présent. Comme l’avait deviné Augustin, ils sont l’éternité.

C’est donc en rejoignant le passé que notre présent cesse d’être du temps et devient l’éternité. Augustin n’était pas loin de la vérité, mais ce qu’il énonce comme un irréel est pour nous le réel. Il serait grand temps, un siècle après Einstein, qu’on s’en aperçoive.

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