13 mars 2009
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11:15
Au commencement des commencements
Dieu
Dans son éternité immobile infiniment
S’ennuyait.
Aussi retenait-il comme en suspens
En son immobile éternité
Un infini baillement
Parfaitement
Fixe.
Donc il tenait ses lèvres divines
Légèrement écartées l’une de l’autre
Et un voile de la divine salive
Restait tendu entre les lèvres entr’écloses.
Cette très fine voile était le seul rempart
Entre le dehors et le dedans.
Le dedans c’est-à-dire Dieu
La Totalité.
Le dehors c’est-à-dire le Néant
L’espace vide de Dieu.
Et il se trouvait que dans son éternité d’ennui
Dieu retenait aussi comme en suspens un très profond soupir
Mais soupir quant à lui seulement presque immobile.
Car un soupir ne peut pas être tout à fait immobile
Tant pis pour l’éternité.
Ce soupir donc commença à gonfler la voile de salive
Élastique infiniment…
On était à des milliards d’années lumières
Des soirs des matins et des jours
Il y eut un bing il y eut un bang
Ce fut le premier instant.
Dans le vide du néant poussa dès lors une bulle pleine du souffle divin
Un pour ainsi dire nicotinique tohu-bohu
À l’instant émané du feu divin.
La bulle de chaos s’en enfla enfla en soupe à nucléons
Tant et tant que la lumière fut
Après dit-on trois cent mille ans environ
Ce fut le deuxième instant.
Alors la soupe à force de gonfler fit des grumeaux
Les grumeaux se séparaient des grumeaux
Ou bien s’aggloméraient
En amas en galaxies en étoiles
Tant et tant que quelque part enfin
Il y eut un soir il y eut un matin
Ce fut le premier jour.
Après dix milliards d’années
Les choses ne faisaient donc que commencer
Pour les plantes et les animaux encore quelques milliards d’années
Et d’autres encore pour des ébauches hominidées
Et le Souffleur n’a pas fini de soupirer.
Dieu
Dans son éternité immobile infiniment
S’ennuyait.
Aussi retenait-il comme en suspens
En son immobile éternité
Un infini baillement
Parfaitement
Fixe.
Donc il tenait ses lèvres divines
Légèrement écartées l’une de l’autre
Et un voile de la divine salive
Restait tendu entre les lèvres entr’écloses.
Cette très fine voile était le seul rempart
Entre le dehors et le dedans.
Le dedans c’est-à-dire Dieu
La Totalité.
Le dehors c’est-à-dire le Néant
L’espace vide de Dieu.
Et il se trouvait que dans son éternité d’ennui
Dieu retenait aussi comme en suspens un très profond soupir
Mais soupir quant à lui seulement presque immobile.
Car un soupir ne peut pas être tout à fait immobile
Tant pis pour l’éternité.
Ce soupir donc commença à gonfler la voile de salive
Élastique infiniment…
On était à des milliards d’années lumières
Des soirs des matins et des jours
Il y eut un bing il y eut un bang
Ce fut le premier instant.
Dans le vide du néant poussa dès lors une bulle pleine du souffle divin
Un pour ainsi dire nicotinique tohu-bohu
À l’instant émané du feu divin.
La bulle de chaos s’en enfla enfla en soupe à nucléons
Tant et tant que la lumière fut
Après dit-on trois cent mille ans environ
Ce fut le deuxième instant.
Alors la soupe à force de gonfler fit des grumeaux
Les grumeaux se séparaient des grumeaux
Ou bien s’aggloméraient
En amas en galaxies en étoiles
Tant et tant que quelque part enfin
Il y eut un soir il y eut un matin
Ce fut le premier jour.
Après dix milliards d’années
Les choses ne faisaient donc que commencer
Pour les plantes et les animaux encore quelques milliards d’années
Et d’autres encore pour des ébauches hominidées
Et le Souffleur n’a pas fini de soupirer.